PhotoBrussels Festival : les photographes face au confinement, entre humour et désarroi

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Julia Fullerton-Batten, 2020

Avec pour unique mécène, le collectionneur belge Rodolphe de Spoelberch, PhotoBrussels Festival 05 a pu voir le jour. La 5e édition de ce grand rendez-vous annuelle de la photographie contemporaine est à la fois un exploit et une réussite.

Les 27 photographes exposés au Hangar ont répondu à un appel à participation en Europe sur le thème du confinement. Des visions hétéroclites, souvent poignantes, entre humour et désarroi. C’est aussi un parcours dans la ville de 40 lieux à découvrir jusqu’au 27 mars 2021.

« La plupart des regards photographiques exposés témoigne d’une résilience positive. Nous montrons la double introspection constatée lors du confinement, à la fois physique et mentale« , confie Delphine Dumont, directrice du Hangar, et fondatrice de PhotoBrussels Festival. Parmi les membres du jury ayant contribué à la sélection des 27 projets photographiques sur les 420 reçus, l’historien de la photographie, Christian Caujole. « Nous avons observé une pluralité du champ lexical et la place prépondérante des écrans« , explique-t-il, soulignant dans un sourire le rôle souvent inédit des voisins. Des personnages mis en scène comme dans la photographie ci-dessus produite par l’excellente photographe allemande Julia Fullerton-Batten.

Le Prix Leica Coup de Coeur a été attribué à Frédéric Stucin pour ses images de Paris, une des capitales européennes vidées de ses habitants, ou presque… Dans son ouvrage, Only bleeding, le photographe français livrait déjà le récit en images d’une errance dans les rues de Las Vegas. Ses séries fantomatiques ont fait l’objet de plusieurs expositions, dont Le décor, présenté aux Photaumnales 2020. « Ce qu’il y a de remarquable dans le travail de Frédéric Stucin, commente Christian Caujole, c’est ce qu’il accomplit autour de la lumière. Non pas de la retouche Photoshop mais un éclairage in situ qui donne toute la profondeur à ses images« . Photographier la ville déserte, certes. Mais il n’y a rien de plus difficile que de saisir la banalité. Une écriture photographique récompensée avec justesse.

Sarah Bouillaud, 2020

Du photomontage, avec notamment la série joyeuse et décalée de l’illustratrice Sarah Bouillaud, ou bien de la photographie plus personnelle comme les images réalisées au quotidien, tel un repère dans l’espace et le temps, par Laure Vasconi avec son fils Leonard… la variété des traitements autorisée a aussi permis de révéler un réalisateur français, Gérôme Barry. Son journal video de confiné intitulé « L’Aventure dans 30m2 » est montré à travers une dizaine de courts-métrages truculents. Partie de pêche, marathon, opéra… les journées s’enchainent avec leurs lots de trouvailles. Une vie riche de fantaisie et de partage. C’est d’ailleurs sur Twitter et sur Instagram que ses pépites ont été diffusées. Composition, réalisation, illustration, costume, maquillage, mise en scène… l’artiste a tous les talents.

Frédéric Stucin, 2020

Les vingt-sept lauréats :
Gérome Barry, Lucile Boiron, Marguerite Bornhauser, Ferhat Bouda, Bruno Boudjelal, Sarah Bouillaud, Jean-Marc Caimi & Valentina Piccinni, Gonçalo Fonseca, Julia Fullerton-Batten, Gabriele Galimberti, Nick Hannes, Giovanni Hänninen, Philip Hatcher-Moore, Pierre Jarlan, Kíra Krász, Yann Laubscher, Lucas Leffler, Edgar Martins, Alisa Martynova, Patrick Messina, Alice Pallot, Elea Jeanne Schmitter & Le Massi, Alexandra Serrano, Frédéric Stucin, Mattia Sugamiele, Simon Vansteenwinckel, Laure Vasconi.

> www.hangar.art

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