Fulgurante démonstration de la dimension avant-gardiste et poétique du sculpteur Roman Signer au Château de Montsoreau-Musée d’art contemporain, en Val de Loire, jusqu’au 6 novembre 2019.
Qui est Roman Signer, ce sculpteur conceptuel de 81 ans auquel le Château de Montsoreau – Musée d’art contemporain consacre une exposition ? L’artiste détonne, tant par ses sculptures de fumée et ses happenings, que par ses sources d’inspiration : la nature, les feuilles blanches et les parapluies, les explosifs… Sur les bords de la Loire, le 6 juillet, à 19h, jour du vernissage, faisant face au château, l’homme s’active autour d’un fût métallique bleu…
« C’était beau, ces parachutes sur la prairie, mais c’était la guerre« , peut-on dire dans l’autobiographie « Roman Signer par lui-même« . Un livre qui témoigne de la vision métaphorique de l’artiste né en 1938 dans le village d’Appenzell en Suisse. Enfant, il a sous les yeux le pont sur la Sitter. « Il était truffé d’explosifs, il était là, comme une panthère prête à bondir. » Une tension qui ressurgit dans le travail, et une mémoire du souffle qui s’exprime à l’instar de ce que décrit la poétesse André Chedid. « J’aime penser que les territoires de l’existence, concrets, charnels, inestimables, sont traversés par le souffle de l’imaginaire, de la fable, de la poésie« .
Un parcours d’une vingtaine d’oeuvres permet de mieux comprendre l’univers de Roman Signer. Parmi les performances exposées, une vidéo m’a particulièrement ému, Vers la flamme, réalisée en 2014. On retrouve la nature, lieu d’expérimentation et de collecte de matériel. Dans toute son oeuvre, les quatre éléments jouent un rôle primordial. Rien de surprenant donc à ce que l’artiste ait choisi le lac Vernagter (dans la vallée de Schnals). La sérénité d’un lac, la présence d’un piano et un radeau constituent le décor dans lequel apparaît le jeune pianiste islandais Víkingur Ólafsson pour interpréter « Vers la flamme », joyau mystique du compositeur Alexandre Scriabine. Comme souvent chez Signer, un élément vient perturber le cours de l’action.
Quand un Toc’art veut nous faire croire que c’est de l’art…qu’elle époque où le critique parle de poésie alors qu’il n’y a que médiocrité…