Tapisserie : Le joyau d’Angers sauvé de l’Apocalypse

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Suspendue dans une demi-pénombre, la monumentale tapisserie, composée de 67 tableaux (84 à l’origine), laisse le visiteur stupéfait. D’abord par sa dimension hors norme : plus de 100 m de long sur 4,60 m de haut (initialement, elle faisait près de 141 m de long pour 6 de haut !). Ensuite par ses scènes colorées, presque hypnotiques, réparties sur d’immenses pièces de laine retraçant tous les épisodes de l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament.

C’est le comte Louis 1er d’Anjou, frère du roi de France Charles V, qui passe commande en 1375 du « beau tappis de l’Appocalice », cette tapisserie aujourd’hui conservée au château d’Angers et dont les archives ont exceptionnellement gardé la trace. Collectionneur passionné des plus belles pièces d’orfèvrerie de son temps, le prince était aussi mécène dans le développement de ce nouvel art décoratif venu d’Orient.

« C’est extrêmement émouvant d’être en présence d’un tel vestige, au plus près des maîtres qui l’ont tissé », confie Montaine Bongrand, chargée depuis 2016 avec une équipe de trois autres restauratrices, d’établir un constat d’état préalable à une éventuelle restauration. Car cet exceptionnel trésor textile, qui a déjà connu beaucoup d’aléas au cours de sa très longue vie (650 ans), continue de souffrir. Conservé depuis 1954 dans une salle spécialement aménagée au cœur du château d’Angers (Maine-et- Loire), il ne bénéficie pas de la notoriété d’autres pièces d’exception du patrimoine comme la broderie de Bayeux, datant du XIe siècle.

Un échafaudage a d’abord été monté pendant trois semaines dans la salle d’exposition pour permettre à Montaine Bongrand et Susanne Bouret, spécialiste de la conservation et de la restauration des tapisseries à Aubusson (Creuse), de mener une première phase d’observation visuelle. Puis quatre pièces, jugées les plus représentatives des dégradations constatées, ont été décrochées pour faire l’objet d’analyses : Le Lecteur, l’une des tentures verticales introduisant les tableaux ; La Moisson des élus, dans lequel le roi — peut-être Charles VI — moissonne sous le regard du Christ ; Le Vainqueur au cheval blanc, représentant la victoire finale de Dieu sur les forces du mal.

Reportage complet à lire N° 840 – Février 2017 – Sciences et Avenir

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