Gérard Fromanger, exquisément

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Le plus grand cadavre exquis du monde – 1,5 m de haut x 100 mètres – est exposé jusqu’au 4 avril, 40 rue de Richelieu à Paris, à l’occasion de la semaine du dessin. « Dessins exquis » présente les traits de 62 artistes contemporains parmi lesquels ceux de Gérard Fromanger, Philippe Favier, Marlène Mocquet, Eva Nielsen, Jean-Michel Alberola… Ainsi, Gérard Fromanger passe-t-il la main à Fabrice Hyber qui la passe à Damien Deroubaix, et ainsi de suite. Faut-il suivre de gauche à droite ? ou de droite à gauche ? « A gauche ! », m’aurait certainement répondu Gérard Fromanger, dont l’engagement politique date de mai 1968 où il animait à 29 ans avec quelques uns l’atelier populaire de l’Ecole des Beaux-Arts.

J’ai eu le plaisir datelier-gerard-fromanger2011.jpge rencontrer cette semaine, dans son atelier parisien (photo), cet acteur majeur de la Figuration narrative. L’artiste a fait de la vie dans la ville l’un des thèmes centraux de son œuvre. Rien d’étonnant à ce que l’on retrouve ici un paysage urbain traversé de flux colorés. Des lignes de force d’une incroyable énergie que Fromanger a pris plaisir à partager avec de jeunes artistes. « J’ai bien aimé le lieu d’exposition, où Molière a vécu ses derniers instants », m’a-t-il confié. L’exposition « Dessins exquis » est surtout un formidable hommage au poète Jacques Prévert, qui inventa, avec les Surréalistes, cette forme d’expression à plusieurs mains. « Jacques Prévert était mon ami. C’est lui qui m’a réconforté quand, tout jeune, j’ai vu 80 de mes tableaux partir en fumée dans un incendie dévastateur : il m’a écrit à cette occasion un merveilleux poème. » Gérard Fromanger exposera cet été au Musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence du 25 juin au 4 septembre. Une rétrospective à ne pas manquer.