Jan Favre et ses pigeons chieurs d’encre ont envahi le Louvre

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Les visiteurs du Louvre en restent médusés. Une dizaine de pigeons sont tranquillement installés sous une nature morte du peintre néerlandais Frans Snyders (1579-1657) – représentant un fumeux étal de poissonnier- et salopent en toute quiétude un perchoir de prestige. A y regarder de plus près… ce sont en fait d’inoffensives colombes en verre de Murano. Elles sont recouvertes d’encre Bic d’un splendide bleu nuit et les coulures en verre sur le rebord dessinent des gouttes finement colorées. Titre de cette oeuvre de Jan Fabre, l’artiste invité du Louvre : « Colombes qui chient et rats qui volent » ! Jusqu’au 7 juillet, le plasticien et homme de théâtre de 50 ans a établi une trentaine de correspondances avec les maîtres hollandais du XVIIe siècle : « C’est ma tradition, confie l’artiste belge. J’ai des reproductions de Bosch, Van Eyck ou Rubens dans mon atelier » (lire la visite d’atelier de Jan Favre à Anvers). Un « contrepoint entre les maîtres du passé et un artiste vivant » incroyablement réussi de la part de Marie-Laure Bernadac, commissaire de l’exposition et des équipes du Louvre. Saisissant !

14 Commentaires

  1. Oeuvre superbe. Fabre est un artiste très intéressant. Bravo pour ce post.
    C’est plus fort que Karen Knorr au Musée de la Chasse, je trouve, plus poétique, moins facile…

  2. C’est une tentative intéressante de désacralisation du musée, mais quelles seront les réactions des visiteurs, placer une caméra vidéo filmant leurs réactions pourrait s’avérer passionnant.

  3.  » Ridicule… Déjà qu’en vrai c’est horrible, si en plus on se met à immité les pigeons…  »
    on n’imite pas un pigeon, on EST pigeon…

  4. Il ne faut pas s’arrêter au pigeon, il y a autre chose à voir. Le pigeon hérite d’une image de marque pas toujours heureuse, on peut rêver à autre chose.

  5. Pffffffffffff…….
    Manque de génie créateur l’aujourd’hui….
    On applaudit à de la merde de pigeon: tout va bien… Continuons…

  6. Une fois, en plein hiver de neige à la Gustave Caillebotte, un pigeon parisianiste, légèrement snob, en provenance d’un toit de zinc polanskien, m’a chié dessus. J’avais alors sur mon par-dessus style ‘Colombo’ un mini-Pollock blanc nacré, noir d’ivoire et caca d’oie. De l’action pigeonne painting pour pas un rond, yo ! Alléluia ! J’ai regardé alors le petit pigeon bad painter s’envoler de plus belle dans le bleu azuré sarkoziste et je lui ai crié :  » Petit Pollock, petit chenapan !! « . Je me trouvais très drôle mais, à l’arrêt de bus, tous me regardaient avec un air consterné. Consternant, non ?

  7. Au secours, Hitchcok est de retour, la malédiction se réalise, les pigeons nous visent, cherchent à nous cannarder, pauvres citoyens bien propres des grandes villes que nous sommes; leurs chiures dégoulinantes et nauséabondes nous collent, on ne peut se nettoyer sans passer le costard au pressing, sans compter que pour le rendez vous hyper important où l’on devait se rendre c’est foutu.
    Ils visent les cranes chauves ou rasés parce que la chiure glisse jusqu’à l’oeil; ils se régalent lorsqu’ils atteignent un belle et oppulente chevelure, parfaitement alignée à la sortie du coiffeur histoire de nourir les racines frichement recolorées.
    Mais en Belgique ils ont la parade, les faucons qui nichent dans un clocher se font des ventrées de pigeons, le faucon meilleur ami du citadin !
    Prenez gare, il y a pire : les étourneaux !
    Ca se regroupe en vols magnifiques, ils fondent sur des platanes accueillant et vous pourrissent une terrasse de café en cinq minutes, ou les voitures garées dessous pour le plus grand ravissement de l’élephant bleu.
    Il faut dépasser, sans doute ces basses considérations ménagères pour apprécier le message de Frans Snyders lorsqu’il a placé son oeuvre au dessus d’une corniche habitée par des colombes qui chient dans l’enceinte du Louvre.

  8. Répugnant et même pas original.
    Pour ce qui est des pigeons ch… Les inconnus l’avaient fait depuis longtemps. Mais ils étaient drôles, au moins.

  9. Gyl nous parle plus haut de désacralisation du Louvre. Il y a une certaine honnêteté naïve de sa part. L’objectif est inverse. En plaçant des « oeuvres » contemporaines au Louvre, on cherche à sacraliser les « artistes » présentés.
    Mais pourquoi cette sacralisation? Ce qui vient immédiatement à l’esprit est la recherche du lucre. Mais ne peut-il pas y avoir aussi la volonté cryptée de déstabilisation de notre société…

  10. Fabre, c’est exceptionnel ce qu’il propose au Louvre.
    Le reste ne sera que discours de vieux cons…
    Que la France est vieux jeu quant aux recherches passionnantes des plasticiens contemporains !
    Pas étonnant qu’on soit, nous et nos artistes sur le marché de l’art et la plate-forme institutionnelle de la monstration de l’art sous TOUTES ses formes, à la traîne des anglais, des allemands, des belges, des italiens, des chinois et des américains. Réveillons-nous ! L’art ne s’arrête pas à la Joconde et à Monet !

  11. Le délire fécal, intestinal, vertébral, féodal, bestial !… Indiscutablement flambant tout ça. Un ver dans la pomme, hmmm, François aurait adoré !

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