Au Château Chasse-Spleen, on chasse le spleen par l’art

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Lilain Bourgeat

Sur la route des châteaux, à Moulis-en-Médoc, à mi-chemin entre Margaux et Saint-Julien, le Château Chasse-Spleen, réputé pour ses grands crus d’exception, invite les amateurs d’art contemporain. Jusqu’au 27 octobre 2017.

Allier dégustation de vin et découverte de l’art, c’est ce que propose le couple de collectionneurs, Céline et Jean-Pierre Foubet, propriétaires du Château Chasse-Spleen. « Les bottes géantes en caoutchouc de Lilian Bourgeat évoquent avec humour un moment fort de notre métier, les vendanges », explique Céline Villars-Foubet, paysagiste, héritière du Domaine. Parmi la dizaine de sculptures qui parsèment le jardin, une installation en verre soufflé de Morgane Tschiember ou encore Contremesure (2013), la sphère de Vincent Canivet et son potentiel de gravité. Pièce maîtresse de la collection: l’œuvre de Felici Varini qui a investi les chais modelant l’espace, ses triangles rouges entrant en correspondance avec la rondeur des fûts.

La chartreuse du XVIIIe siècle attenant au château a été transformée en centre d’art, avec une première exposition tout l’été consacrée à l’Allemand Rolf Julius (1939-2011), artiste minimaliste, sculpteur de sons. Les œuvres de Rolf Julius occupent le nouvel espace de 330 m2 magnifiquement aménagé par les architectes Oriane Deville et Céline Pétreau. L’artiste s’est fait connaître dans les années 70 en intégrant le son à ses premiers travaux photographiques. A New York, il fréquente John Cage et déploie ses propres figures de style. « Je crée un espace musical avec mes images »: c’est ainsi que Rolf Julius décrit son travail. Une œuvre pionnière, poétique, qui trouve au Château Chasse-Spleen un véritable écrin.

« J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans », peut-on lire sur les étiquettes de Château Chasse-Spleen de l’année 2000. Il s’agit d’un vers de Charles Baudelaire… Un peu d’histoire: le nom du château est un clin d’œil au peintre symboliste Odilon Redon (1840-1916), dont le domaine familial de Peyrelebade, près de Listrac est voisin de Chasse-Spleen. L’auteur à l’âme sombre a illustré Les fleurs du mal (Spleen et Idéal) paru en 1857 et le mot « spleen « est dans tous les esprits éclairés. Il n’en fallait pas moins pour que le château change de nom en 1863. Ainsi, chasser le spleen par l’art, c’est désormais possible du côté du Haut-Médoc !

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