Dernier peintre surréaliste, Hervé Télémaque donne pleine figure au rêve à travers le tableau « Eclaireur » (1962), exposé au Metropolitan Museum of Art (MET) à New-York, du 4 octobre 2021 au 30 janvier 2022, et à la Tate Modern à Londres, du 25 février au 29 août 2022.
Sur le divan de Georges Devereux, figure de l’ethnopsychanalyse à New York, l’artiste haïtien Hervé Télémaque entame un travail poétique inspiré de la méditation et du rêve, matière en fusion. Dans une Amérique acquise à l’Expressionnisme abstrait, devant l’œuvre d’Arshile Gorky, « synthèse parfaite de Picasso, Matta, Miro, et du Kandinsky lyrique », l’étudiant à la Art Students League est saisi d’une puissante intuition. Ce déclic pictural libère son trait et lui ouvre la voie du Surréalisme.
Durant l’été 1960, face au racisme et à l’absence de regard critique sur les artistes pop dont il se sent proche, âgé de 23 ans, il quitte les Etats-Unis. Direction, Paris. Télémaque y fait des rencontres décisives : Bernard Rancillac, avec qui il co-fonde le mouvement de la Figuration narrative, le poète John Ashbery, correspondant du Herald Tribune, auteur de ses premiers grands articles, et aussi le critique d’art Edouard Jaeger, directeur de la revue surréaliste Phases. Un réseau d’affinités de pensée se tisse. Porté par la nécessité du dessin et du récit métaphysique, son vocabulaire transgressif se met en place.
Dans la toile « Exlaireur » (1962), Hervé Télémaque introduit la couleur, sensuelle, impulse une dynamique nouvelle à travers une écriture qui se confie aux bifurcations du rêve, au plus près de la réalité, de la pleine vérité. Six œuvres majeures de facture pop sortent de son atelier en 1963, dont Portrait de famille. André Breton voit en l’artiste l’un des derniers peintres du mouvement et l’inclut en 1965 dans L’Ecart absolu, à Paris, ultime exposition organisée par le maître lui-même. Pour autant, Hervé Télémaque n’aura jamais adhéré formellement au groupe.
Son actualité à suivre sur Instagram @herve.telemaque
