Connu pour leur insatiable esprit caustique,le collectif Taroop & Glabel, représenté par la galerie Semiose, participe à la 10eédition de Drawing Now, le salon du dessin contemporain. Rendez-vous du 30 mars au 3 avril 2016, au Carreau du Temple à Paris. Les dessins de T&G s’annoncent plus grinçants que jamais !
« Il n’y a probablement de pensée solide – comme d’ailleurs d’œuvre solide – que dans le registre de l’impitoyable et du désespoir », affirme le philosophe Clément Rosset. Dans l’éthique de la cruauté, Taroop & Glabel sont passés maîtres depuis 1990. Au salon Drawing Now, ils présentent notamment « A Mike Diana » (1998), un dessin montrant une tête de mort traversée d’un parapluie et d’un poignard ensanglanté. Réalisée en encre de Chine, la vanité est digne des plus menaçants et joyeux pirates de l’art. « Pas de provocation, le dessin n’est que grâce et pudeur », affirment-ils dans un sourire.
Tous les « ismes » sont passés au crible par Taroop & Glabel qui s’en prend à tous les idéologismes, à toutes les religions, à toutes les certitudes. « Abêtir pour asservir », peut-on lire sur une sérigraphie de 2005. Haro donc sur les pèlerinages en tous genres, qu’il s’agisse de Lourdes en 1999 ou… de Disneyland en 2016. Avec un esprit toujours aussi subversif, le coup de crayon sûr et le regard affuté, T&G mettent à mal Mickey, Tintin et nombre d’icônes de notre monde décervelé.
« Ne regardez pas la caméra, priez ! » : ce panneau réalisé en 1999 a été inspiré d’un documentaire sur les activités commerciales à Lourdes. D’une patience extrême, on y voit des pèlerins attendant religieusement le moment où ils pourront acheter un cierge à faire brûler. Pas dans l’immédiat… leur répond-t-on. Tandis que l’équipe de tournage s’active, pour les besoins du film, les pèlerins doivent rester concentrés. Ce message leur est adressé… Et la grâce opère !
Le livre best–seller de Taroop & Glabel, « Aucune photo ne peut rendre la beauté de ce décor », est en cours de réédition chez Semiose pour la troisième fois depuis 1999. Quelques 150 images légendées ont été extraites d’un journal francilien. Ici, l’acception de la réalité, lorsqu’elle ne va pas de pair avec le sacrifice de la lucidité, a quelque chose de miraculeux.
