Olafur Eliasson : « C’est à partir du miroir que je me découvre absent »

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Séjournant à Berlin, j’ai eu la chance de vivre une immersion réjouissante dans l’œuvre hybride d’Olafur Eliasson, exposé pour la première fois dans la capitale allemande, sa ville d’adoption depuis maintenant 15 ans. Connu pour avoir fait entrer les phénomènes naturels au musée (éclair, glace, rayon de soleil, brouillard…) l’artiste danois d’origine islandaise, âgé de 43 ans, fait vivre une expérience artistique inédite aux visiteurs du Musée Martin-Gropius qui ont également la chance – pour peu qu’ils en aient la patience tant la file d’attente est interminable – d’admirer dans le même lieu une rétrospective de l’oeuvre de l’artiste mexicaine Frida Kahlo.

Beaucoup moins de monde pour se plonger dans l’univers d’Eliasson dont la renommée n’a pas encore touché le grand public. On peut donc en toute tranquillité, sans bousculades ni piétinements, arpenter cette exposition intitulée « Innen Stadt Außen (intérieur-ville-extérieur) » qui fait perdre tous ses repères : gestes découpés en ombres chromatiques, perspectives troublées par un jeu de miroirs, brumes d’évaporation colorée réduisant la visibilité en surface… Au gré des salles, la réalité sensorielle est transformée, fragmentée, multipliée. Au coeur du dispositif, on retrouve les lumières, les constructions et les miroirs chers à Eliasson dont le travail met en exergue cette réflexion de Michel Foucault (1967) :

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« C’est à partir du miroir que je me découvre absent à la place où je suis puisque je me vois là-bas. Des espaces autres. À partir de ce regard qui en quelque sorte se porte sur moi, du fond de cet espace virtuel qui est de l’autre côté de la glace, je reviens vers moi et je recommence à porter mes yeux vers moi-même et à me reconstituer là où je suis. »

Le travail d’Olafur Eliasson s’inscrit dans la quête d’un espace autre, quelque part entre l’extéreur et l’intérieur, et inversement. Un espace où se propage et peut se déployer une diversité de formes, de pratiques, de réflexions. Une forme d’esthétique de la diversité et de la surprise.

A admirer jusqu’au 8 août.

> En savoir plus sur l’atelier d’Olafur Eliasson à Berlin
> Voir le diaporama de mes photos de l’expo Eliasson

2 Commentaires

  1. Olafur Eliasson a réalisé l’ascenseur ténèbreux (car sans lumière) qui mène à l’étage « expos » de la Fondation Louis Vuitton.Hélas pour moi,qui suis claustrophobe et comme il est difficile d’avoir une employée qui vous fait passer par l’escalier,je me passe de ces expos pourtant enthousiasmantes.
    Enthousiasmante également la jeune et jolie Kseniya Simonova qui dessine dans le sable sur un écran.Elle a remporté l’édition ukrainienne de Incroyable Talent,et ses sujets restent graves (guerre) puisqu’ils émeuvent fortement le public.
    Visible sur http://full.es.netlog.com/go/explore/videos/videoid=es3532967

  2. Hum,mon lien n’aboutit pas et pourtant je viens de l’utiliser avec succès:va comprendre!
    Bah,faites Kseniya Simonova et vidéo sur le moteur de recherche et vous tomberez bien sur cette étonnante artiste.

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