Xavier Lucchesi : les secrets de l’Afrique révélés par la radiographie

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tete1_440.jpgPhotographe sans appareil photo, Xavier Lucchesi révèle l’objet par la radiographie. Ses outils : des bains de révélateurs et des fixateurs. Détournant l’imagerie médicale de son rôle de support d’information et d’interprétation, il confère à ces radios non retravaillées sous Photoshop un statut d’oeuvre d’art. Depuis 1996, l’artiste travaille en partenariat avec de grands musées comme le museum d’histoire naturelle, le musée Buffon ou récemment le musée Picasso.
Dans un livre intitulé « Africa X-Ray« , publié en octobre aux éditions Filigrane (64 pages, 30 euros), Xavier Lucchesi nous livre une série émouvante, celle d’une quarantaine de statues et masques conservés au musée des arts d’Afrique et d’Océanie du Quai Branly à Paris. La radiographie accentue l’aspect fantasmagorique du sujet, transformé en véritable peinture moderne. Tout simplement superbe !
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4 Commentaires

  1. Ce travail d’une part est manifestement débordé par les effets Photoshop. Et d’autre part, en quoi l’artiste est-il un photographe? Xavier Lucchesi est informaticien mais absolument pas « photographe ». Le présenter en tant que « photographe sans appareil photo » est plus un slogan d’appel qu’une analyse précise et cohérente. Ce n’est pas parce que l’artiste s’inspire de Man Ray qu’il est pour autant « photographe », même s’il utilise des photos de radiographie, qu’il récupère je présume. Selon moi, il se positionne plus comme un « peintre » que comme un photographe : il se sert des effets à profusion, et cela, ça se voit tout de suite!

  2. Le blog du photographe fait comprendre qu’il prend lui-même les radiographies avec un radiographe(?). Ce qui relativise ce que je viens d’affirmer.

  3. Xavier Lucchesi a travaillé avec R. Avedon en 1992, un grand photographe dont le parcours montre bien le passage de la photographie de mode ou des stars politiques à la photographie sociale. A la fin de sa vie, Avedon systématisera davantage la photographie sociale, le travail, et notamment le monde de la sidérurgie. Photographiés à proximité de la sortie de l’usine en plan américain et à la chambre, ses mineurs, dont les clichés montre l’état dans lequel ils sont lorsqu’ils sortent de la mine. Les traces du travail physique sont expressives des conditions de l’activité, et les visages tuméfiés, fatigués révèlent malgré la singularité physique des agents.
    Les séries de radiographies montrent sur un mode fantasmatique le rapport de la machine à l’homme. La biotechnologie pour sa part et notamment Donna Haraways avec son modèle cyborg, défendent la figure d’une « nouvelle femme », sous l’inspiration du marxisme et du féminisme. Malgré les multiples échecs consécutifs à la production utopique d’un « homme nouveau » , nous serions passé au post-humain. Le mythe de Frankenstein montre que nous avons aujourd’hui, avec les nanotechnologies et les biotechnologies, un peu dépassé cette figure archaïque et métaphorisée du rapport de l’homme et de la machine. Seulement, Xavier Lucchesi en reste à cette esthétique classique de la problématique. Car les biotech’ ont besoin du tissus vivant pour fonctionner. L’interdépendance est mutuelle entre le corps et la machine. Je ne vois pas en quoi Picasso intervient dans la problématique, ou un supposé « primitivisme » esthétique viendrait enrichir le débat.

  4. Si si, y’a du crâne de cristal là-dedans. Donc un certain ‘ primitivisme ‘ à la sauce Incas ou Aztèques. Revoir « Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal » pour s’en convaincre. C’est le moins bon des 4, c’est E.T. rencontrant ‘Mars Attacks’. Une pure vanité filmique ?

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