Richard Serra, monumental !

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A peine arrivé sous l’imposante voûte du Grand Palais à Paris, on s’interroge : « C’est tout ? Ce n’est que ça ? ». Les cinq pièces en acier de 75 tonnes dressées en quinconce par l’Américain Richard Serra semblent bien timides, bien décevantes, bien trop simples sous cette nef majestueuse. On est déconcerté par le sentiment de vide. Puis, la magie opère… On se promène entre les plaques comme dans un jardin zen, on s’approprie l’espace, on le redécouvre, on le goûte. Pas à pas, on devine de nouvelles perspectives, on se laisse pénétrer par la pureté des lignes et le dialogue réussi entre cette voûte intimidante et ces axes verticaux qui lui répondent. On se sent seul(e) malgré la foule qui, elle aussi, déambule. Silence et harmonie contrastent avec le brouhaha des foires qui s’y tiennent habituellement. Voilà enfin une exposition qui ne se visite pas au pas de course ! Ici, le temps semble s’être arrêté ou plutôt s’être étiré comme ces longues plaques de 20 mètres de haut qui tiennent perpendiculaires au béton comme par magie, sans soudure, par un subtil jeu de cubes d’acier invisibles dans le sol. La lecture de l’œuvre est facilitée par un audio guide gratuit distribué à l’entrée et de nombreux médiateurs sont disponibles pour expliquer en détail la démarche de Serra qui, à 69 ans, s’affirme comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains. Courrez-y ! Il n’y a rien à voir, sinon à vivre… Jusqu’au 15 juin.

6 Commentaires

  1. En gros il s’est réapproprié le monolithe d’Arthur C. Clarke dans 2001… ça aurait été plus sympa en plein désert australien à proximité d’Uluru 🙂

  2. Exactement : Un critique en a parlé sur un site, cette référence à ‘2001’, mais je sais plus où ? Vous savez pas ?!

  3. Pour plus d’infos sur l’actu du Grand Palais, rdv sur Mixavenue-le blog ou sur Mixavenue.com pour consulter l’interview de Xavier Salmon, commissaire de l’exposition Marie Antoinette actuellement au Grand Palais.

  4. En dépit de toute la publicité et des éloges dispensés par les medias sur l’expo de Serra, il n’y a que très peu de visiteurs au Gd-Palais. Et on doit le déplorer car jamais exposition n’a été aussi discrète, aussi effacée que Monumenta version 2008.
    Respectueuse de la majesté imposante des lieux, elle donne au visiteur la possibilité d’admirer l’exceptionnelle et admirable verrière du Monument, unique au monde.
    En effet, je me suis rendu à plusieurs reprises, à des jours et heures différents devant l’entrée du bâtiment et n’ai constaté que désolation face à cette défection ou plutôt défaillance du public. Pour en convaincre les amis et relations, j’ai pris des photos des caisses désertes et de l’intérieur du bâtiment à l’intérieur duquel, si l’on excepte le personnel dont les animateurs culturels en rupture de clientèle qui semblaient se morfondre en arpentant la grande nef, ne s’y trouvaient que quelques visiteurs paraissant perdus et scrutant la voûte et sa coupole.
    A la sortie, j’ai discuté avec certains d’entr’eux. Ils ne parlaient pas notre langue et m’avouaient (en anglais) qu’ils pensaient avoir acheté un ticket pour visiter le Gd-Palais. Lorsque je leur demandais leur sentiment sur l’exposition Serra, tous répondaient ne l’avoir pas vue…croyant probablement qu’elle se situait ailleurs dans le bâtiment.
    Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que l’on nous annoncera 150.000 visiteurs (c’est le chiffre adopté par la délégation aux Arts Plastiques pour leurs expositions du Gd-Palais, quel que soit le nombre d’entrées).
    Quelqu’un peut-il me dire combien cela coûte aux contribuables ? La réponse est non, car jamais l’on ne vous en indiquera le chiffre.

  5. En fait… je voulais simplement dire que ballade avec deux « l » c’est de l’ordre de la chanson…en parlant de promenade, on l’écrira avec un seul l…. Voilà!

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