Jean-Christophe Robert invente la sculpture de poche

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Plus chic et snob que le ticket de métro en or de Jean-Christophe Robert ? Connais pas… Le plasticien a ainsi inventé le concept aussi novateur  que risqué de « sculpture de poche, » spécial sac à main ou jean. Du moins s’il venait un jour l’idée à quelqu’un de glisser vraiment ces précieux objets au fond de sa poche révolver… Produit à l’échelle 1, en bronze ou en or, ces sculptures ont l’insolite propriété de passer inaperçue lorsqu’elles sont exposées. « Pour trouver la sculpture, demandez-la au gardien ! » indique ainsi un cartel de l’exposition « La féérie du banal » qui se tient à Annonay, dans le cadre de la Biennale de Lyon. Une façon de créer enfin le dialogue entre gardiens de musée et visiteurs !
Capture d’écran 2009-10-24 à 22.04.08.png« J’aime l’idée que l’on retrouve la sculpture par hasard », raconte amusé Jean-Christophe Robert, 42 ans, peintre  conceptuel, et désormais sculpteur déroutant. Les coton-tiges et autres étuis de préservatif sont venus compléter sa collection. Des objets du quotidien, habituellement jetables, que l’artiste a réalisé en or 18 carat. Sur le ticket de métro (photo) – personnellement, je plie mes tickets  selon ce modèle – la barre centrale est constituée d’or attaqué par un produit à base d’argent. Prix : 1200 euros. De quoi dépasser largement le Porte des Lilas pour voyager jusqu’à l’autre bout du monde…

Il y a une dizaine d’années, Jean-Christophe Robert s’attaquait déjà aux produits de consommation de masse . Dans ses natures mortes, œuvres en trois dimensions, l’artiste choisissait de représenter des objets reproductibles, torchons, meubles Ikea , Ajax vitres … ou des logos de société (Nike, McDonald’s…) sur fond des « Nymphéas » de Monet. Des détournements qui mènent à une critique ironique et tendre de notre société de consommation.

Retrouvez Jean-Christophe Robert à Slick 09 – au centre quatre- sur le stand de la galerie Trafic, jusqu’au 26 octobre.

> En savoir plus sur www.jcrobert.com

9 Commentaires

  1. « Des détournements qui mènent à une critique ironique et tendre de notre société de consommation. » qu’est-ce qu’on peut pas entendre sur ce blog!!!
    En tout cas, vous auriez peut-être dû mentionner sur ce billet que Jean-Christophe Robert pompe allègrement avec ses « sculptures de poche » sans préciser sa source, les « sculptures involontaires » de Brassaï.
    Brassaï est entré dans le Surréalisme par Minotaure, la célèbre revue de luxe que Breton avait le soin de mettre en scène. Ce qu’Alexia ne dit pas lorsqu’elle se doit de citer une influence d’ailleurs, elle passe à l’as celle de Brassaî.
    Les « sculptures involontaires » sont devenues pour l’art contemporain une orientation décisive de la sensibilité. Mais comme le Surréalisme est une bande de sale gauchistes, Alexia n’en parle pas! C’était attendu…
    L’erreur est rectifiée.

  2. indfrisable, tu as juste oublié que le ticket de bus de Brassai était en papier. C’était plus un geste qu’un nouvelle façon d’envisager la sculpture. Le discours n’est pas du tout le même.
    Ce n’est pas la première fois en art, qu’un même sujet est représenté de manière différente (ici la matière) dans deux optiques qui n’ont rien à voir, c’est même le propre de l’art…
    C’est un peu inquiétant pour quelqu’un qui fait un blog sur (entre autre) les art plastiques de faire des jugements aussi peu approfrondis. Peut être faudrait il parler de moins de matières dans ton blog mais de façon plus précises… A trop vouloir embrasser on ne maîtrise rien.

  3. Suis d’accord dans l’idée que J-C Robert n’invente pas grand-chose ici. On parlait de Brassaï, mais pensons aux figurines modelées pas plus grandes que des boîtes d’allumettes chez Giacometti. Et, plus proche de nous, on a un Hubert Duprat, je ne me lasse jamais d’admirer ses larves recouvertes d’or, de perles et de pierres précieuses. C’est tout petit, et pourtant c’est d’une présence magique et féerique incroyable (le silence est d’or comme on dit…). Pour admirer son travail, c’est là :
    http://www.mamco.ch/artistes_fichiers/D/duprat.html

  4. … sans parler des bijoux de poche. Evidemment que J.-C.Robert n’invente pas pas vraiment en art (qui le fait,d’ailleurs aujourd’hui?),mais il renouvelle brillamment l’idée d’un art taille pocket.Avez-vous remarqué que les artistes n’aiment pas trop,en général,produire en très petit format?Surtout s’ils sont connus.
    Il m’est arrivé de discuter de la chose avec certains d’entre eux,au fil des expos,et « on » reste évasif, en tout cas,on aime bien voir grand…quand on peut.

  5. Brassaî a quand même appelé son travail « sculpture ». Et on peut aussi faire une sculpture avec du papier. D’accord pour le geste qui n’est pas le même, mais je reproche à Alexia d’ignorer le Surréalisme et ses influences au sein de l’art d’aujourd’hui, comme si un art « gauchiste » posait un problème.
    Si on cite J.-C.Robert, il prétend qu’il
    « aime l’idée que l’on retrouve la sculpture par hasard », raconte amusé Jean-Christophe Robert, 42 ans, peintre conceptuel, et désormais sculpteur déroutant »,
    si ce propos ne te convient pas pour relier les « sculptures de poche » au travail des « sculptures involontaires » de Brassaï et au hasard objectif du surréalisme, alors retourne toi aussi à tes études artistiques, si tu en as fait. Et précises-moi avec des arguments en quoi mon blog est inquiétant, j’aimerai yvon ule, que tu t’expliques clairement là-dessus…
    et même si tu veux, autour d’un verre, on verra si tu auras la même verve que sur le forum. C’est beaucoup plus marrant de ferrailler les yeux dans les yeux, pour l’amour de l’art..
    Quand tu dis : « C’était plus un geste qu’un nouvelle façon d’envisager la sculpture », je pense que ton propos n’est pas suffisant, le geste est souvent conscient, alors que le travail de Brassaî semble enregistrer les façons incontrôlées qu’on peut entretenir avec les objets quotidiens. C’est surtout une attitude proche de l’automatisme que certains ministres désœuvrés ont faits aussi pendant un conseil des ministres ennuyeux sur leurs papiers buvards.

  6. A moins d’avoir raté un épisode, mais quelle est l’adresse de ton blog, indfrisable ?
     » Le moins que l’on puisse demander à une sculpture, c’est qu’elle ne bouge pas !  » (Salvador Dali)

  7. Madame
    Bien plus qu’un commentaire, je me permets de vous déposer une œuvre d’art versée au catalogue du non-objet « Commentaires » sous le numéro : Pièce com55/novembre/2009
    Artiste d’art contemporain, je travaille essentiellement sur rien en collectant tous les événements de ma vie quotidienne d’artiste qui pourraient éventuellement réussir à me permettre de produire une œuvre.
    Vous avez par cet article réussi quelque peu à rendre plus concrètes mes nombreuses œuvres absentes.
    Merci.
    Olivier Borneyvski

  8. la dénomination « peinture et sculpture de poche » a été utilisée et publiée pour une exposition collective qui s’est tenu galerie Roger Le Graal à Paris en 1967. Merci de rendre à ARNAL, BELLEGARDE, BENRATH, BERTHIER, CHAVIGNIER, CUECO, DEGOTTEX, DUVILLIER, FACHARD, FERAUD, GASTAUD, GUINO, KIJNO, LAUBIES, PICHETTE, REVEL, TAL COAT, la primauté du concept (mais peut être trouvera t-on plus ancien encore…). Nombre d’artistes l’utilisent, sans se prévaloir de l’avoir inventé.

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